Les ateliers d'écriture et dire à voix haute





Lors des ateliers d'écriture en mai 2013 à la Médiathèque Floresca Guépin, Ronan Cheviller et les participants ont créée une pièce de théâtre qui tisse toutes les aventures récoltées avec soixante personnages à faire vivre sur scène.



Ronan Cheviller  | Il était d'abord important de noter l'attente des participants. En effet, nous avions proposé deux axes : l'écriture et la lecture à voix haute. Ensuite, nous présentions le projet d'ensemble et son déroulé afin de proposer aux personnes de continuer à participer jusqu'à la création du spectacle. Nous donnions à chacun un récit de 40 pages des entretiens issu de la collecte. Une participante qui avait fait du théâtre jeune, souhaitait savoir comment s'écrit une pièce, son attitude était très modeste, nous avons donc commencé par lire à voix haute et réfléchir à une première adaptation sous forme dialoguée. Pour une autre personne, son souhait était d'avoir des techniques pour la lecture à voix haute, nous avons alors orienté notre intervention sur les techniques d'acteur-lecteur.


A chaque séance, Ronan Cheviller écrivait de nouvelles scènes à partir du récit. Nous lisions ensuite à voix haute ces scènes qui étaient soumises aux regards critiques des participants. Ainsi l'auteur pouvait apporter des modifications à l'élaboration de la pièce. Il s'agissait donc aussi d'un travail de dramaturgie à la table.





De ces ateliers est apparu un principe d'écriture à partir de la phrase « Quand j'étais petit je croyais que... ». Nous avons fabriqué une lettre, avec un appel à contributions, que nous distribiuons au cours de nos rencontres.


***


Quelques extraits des productions de l'atelier d'écriture 
et de l'appel à contributions 


Quand j'étais petite, je croyais que les noyaux de cerise ou les pépins de pomme poussaient dans notre estomac si on les avalait.
Quand j'étais petit, ma mère croyait que chaque ville avait son soleil, car à la météo à la télé, chaque ville avait un soleil.
Quand j'étais petite, une amie croyait que si on coupait un bras il repoussait.
Quand j'étais petite, je croyais que pour qu'une voiture avance, il fallait pédaler.
Quand j'étais petit, je croyais que les trottoirs côtoyaient le vide.
Quand j'étais petit, je croyais qu'après l'horizon les bateaux tombaient.
Quand j'étais petit, je croyais que les nuages, c'était des montagnes.
Quand j'étais petite, je croyais que les avions étaient portés par le vent.
Quand j'étais petite, je croyais qu'une vieille femme qui habitait toute seule dans une maison isolée était une sorcière.
Quand j'étais petite, je croyais que les vieux sont toujours vieux.
Quand j'étais petite, je croyais que 1 et 1 faisaient 11.
Quand j'étais petite, je croyais qu'il y avait trois mondes, celui des enfants, celui des adultes et celui des personnes âgées et que ces trois mondes étaient parallèles.
Quand j'étais petit, je croyais que pour parler une autre langue, il suffisait de changer l'ordre des lettres dans les mots.
Quand j'étais petite, je croyais que la mer était inaccessible, car de la ferme où j'habitais, il n'y avait que des champs sans fin.
Quand j'étais petite, je voulais voler, je m'entraînais les jours de grand vent en m'aidant d'un petit parapluie que j'ouvrais en sautant du toit d'un appentis de deux mètres de hauteur.


L'ensemble des contributions est à découvrir dans le livre "Comment ça a bien pu commencer & autres histoires" paru aux éditions à la Criée en septembre 2013.
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire